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Séminaire d’hiver du Parti Socialiste : Ici c’est le 93 !

Le séminaire d’hiver des cadres du Parti Socialiste a eu lieu le 14 décembre à Saint-Denis. A cette occasion j’ai prononcé un discours d’ouverture de la pléniaire – devant le 1er secrétaire ainsi que les 1ers secrétaires fédéraux et les secrétaires de section réunis – que vous pouvez retrouver ici :

Chers Camarades,  

Je suis heureux de vous retrouver aujourd’hui en Seine-Saint-Denis,  dans cette ancienne manufacture… symbole de notre terre ouvrière,  productive et profondément ancrée dans les combats portés par la  gauche. 

Je vous souhaite la bienvenue en Seine-Saint-Denis, dans ce  département bouillonnant, vibrant, témoin des grandes heures et des  combats souvent âpres de notre histoire commune, où vivent  ensemble tous les enfants de France dans leur diversité et dans leur  universalité. Ce département populaire que nous vivons dans notre  chair, nous rappelle chaque jour que le socialisme n’est pas une idée  abstraite, mais une réponse concrète aux souffrances et aux rêves de  nos concitoyens. 

Bienvenue en Seine Saint Denis, ce territoire aux portes de la Capitale  et pourtant parfois si loin des considérations nationales. 

Camarades, je sais que vous avez suivi avec attention cette belle  parenthèse des Jeux Olympiques qui a donné à la France et au monde  l’espoir d’une continuité territoriale avec Paris. Mais vous savez que  nous constatons ici tous les jours les inégalités, la révolte sociale et  parfois l’impuissance de la République. 

Pourtant c’est ici que la dynamique se produit. C’est ici que se battent  les amoureux de la République et de la promesse d’égalité, c’est ici que  vivent les espoirs de la jeunesse, c’est ici que se construit la société de  demain. C’est ici que vivent, peut-être plus qu’ailleurs, les idéaux  socialistes. 

C’est ici que bat le cœur de la gauche… de toute la gauche… socialiste,  communiste, écologiste, insoumise… et même les « insoumis  insoumis » qui mêlent leur voix à la nôtre pour rappeler qu’à gauche,  il n’y a ni dieu, ni tribun.  

Oui, mes camarades, bienvenue en Seine-Saint-Denis… 

Ici, c’est le 93 ! 

Là-bas, c’est 1993… 

Barnier hier… maintenant Bayrou.  

Heureusement que Charles Pasqua avait un empêchement. 

Car c’est bien le gouvernement d’Edouard Balladur de 1993 qui  semble, sous nos yeux, se recomposer.  

Et au jeu du « qui sera le suivant ? » nous pouvons d’ores et déjà parier  sur François Fillon ou Nicolas Sarkozy… d’autant qu’ils ont, l’un et  l’autre, des affaires judiciaires en cours ce qui, en Macronie, est gage  d’une certaine respectabilité.  

Mes chers camarades,  

N’attendons rien de ce gouvernement ! 

Arrêtons de nous draper de « responsabilités » en cherchant des  compromis qui sonneront comme des compromissions – chacun  connait ici les rapports de force à l’Assemblée, si nous partons seuls à  l’aventure.  

A ceux qui envisagent des alliances « de responsabilité » avec la droite – et je ne parle pas des hypothèses techniques, vidées de toute  substance politique – je leur demande : « mais en quelle année êtes vous ? » 

En 2017 ou en 2024 ? 

Car ce piège nous a déjà été tendu et certains des nôtres sont déjà  tombés dedans… et ils ne peuvent aujourd’hui se revendiquer ni des  socialistes, ni de la gauche. 

SI nous voulons faire preuve de responsabilités, saisissons la seule qui  nous incombe aujourd’hui : celle de combattre l’extrême-droite.  Le RN ne frappe plus à la porte du pouvoir. Ils ont déjà la main sur la  poignée et la porte est entre-ouverte.  

Pour lutter efficacement, je ne connais qu’un seul chemin : celui de  recréer un véritable clivage gauche/droite… Tant que régnera la  confusion, l’extrême-droite progressera. Nous devons mettre fin à  l’impossible alternance dans laquelle les néolibéraux nous ont plongés  depuis 2017.  

Et pour cela camarades, il faut que nous soyons unis et avancions  ensemble dans la même direction. Les socialistes, bien sûr. Mais aussi  et surtout le Nouveau Font Populaire, dont nous sommes les  dépositaires.  

Ce n’est pas un simple slogan. 

Le « Nouveau Front Populaire », a une signification profonde. C’est un  nom qui nous engage, un nom qui nous rappelle l’histoire de ceux qui  ont lutté, avant nous, pour le pain, la paix et la liberté. Nous ne  pouvons pas ternir ce nom ! 

C’est je le crois le chemin que nous réussissons à emprunter, cher  Olivier, quand étape après étape les socialistes font bloc derrière sa  direction nationale… et qu’une majorité du NFP – avec les écologistes  et les communistes – montrent que l’intransigeance n’est pas une  posture mais une ardente volonté d’agir. 

Après chacun le sait. Chacun le vit dans son territoire, et je sais de quoi  il en retourne d’où je vous parle… 

Le rassemblement de toute la gauche et des écologistes n’est pas un  long fleuve tranquille… C’est bien le moins que l’on puisse dire. Mais  nous n’avons rien de plus précieux pour gagner, pour changer et  demain pour gouverner. 

Bien sûr, il y a des entraves. Bien sûr, se dressent des obstacles.  Evidemment, certains sont bruyants… ils ont du mal avec la  contradiction… avec la démocratie interne… avec le fait majoritaire y  compris dans une union. 

Ils s’y habitueront. 

Ils s’y habitueront, car ils comprendront que notre pays et nos  compatriotes sont deux causes qui valent qu’on se rassemble… qu’on  se transcende.  

Ce rassemblement, nous le devons aux Français, et singulièrement aux  plus fragiles, à ceux qui souffrent des inégalités sociales,  environnementales, éducatives, territoriales. A ceux qui voient un  nouveau monde émerger, sans savoir s’ils y auront une place, un rôle,  une dignité.  

Chers camarades,  

J’en termine.  

J’en termine par une conviction : je crois que le Parti socialiste est de  retour.  

N’en déplaise à certain, nous avons montré que le Parti Socialiste n’est  pas ce grand cadavre à la renverse… mais qu’il redevient – si nous  maintenons notre intransigeance à gauche – un laboratoire d’idées,  une force de mobilisation, un outil de conquête. 

Nous l’avons prouvé coup sur coup, au cours des deux campagnes  électorales de cette année. 

C’est par notre travail de terrain, nos rencontres avec les citoyens, nos  propositions que nous retrouvons une place dans le cœur de la gauche et dans celui des Français. En témoigne les 10 000 nouveaux militants  qui nous ont rejoint récemment.  

Ces 10 000 camarades sont là grâce au travail des militants qui, au  quotidien, œuvrent sans relâche pour transformer la société, pour  redonner sa grandeur au Parti Socialiste. Ce sont ces militants qui  portent notre avenir et qui incarnent notre espoir de reconquête. 

De nouvelles batailles arrivent en 2026, et peut-être même en 2025.  Ces élections doivent être des élections de conquête, parfois même – et nos voisins parisiens le savent bien – ce seront des élections de  renouvellement.  

Alors il nous faut être prêts camarades.  

Il nous faut serrer les coudes, tenir la ligne et se souvenir d’où l’on  vient, partout, tout le temps. Même à l’approche d’un congrès. 

Être socialiste en 2025, c’est se souvenir que la condition est sociale,  le combat reste social parce que la victoire sera sociale.  

Être socialiste en 2025, c’est proposer un projet de société, un projet  de rupture avec l’ordre établi… qui porte l’espérance de ceux qui ont  été trop longtemps oubliés.  

Etre socialiste en 2025, c’est comprendre que l’économie est au  service du politique et non l’inverse. 

Oui… Être socialiste en 2025, c’est prendre la mesure de ce qui se passe  autour de nous : des jeunes qui n’ont plus d’espoir dans le futur, des  familles qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois, des retraités  qui se battent pour une pension décente, des travailleurs qui sont mis  sous pression chaque jour un peu plus.  

Notre rôle, c’est d’être à leurs côtés. Leur voix doit être la nôtre. Leur  combat doit être le nôtre. 

C’est l’honneur de la politique. C’est la responsabilité des socialistes.  C’est la promesse d’un autre avenir.  

Au travail mes camarades !

Et gageons que l’air frais de cette journée d’hiver en Seine-Saint-Denis  nous inspirent pour embraser les esprits et préparer des lendemains  qui chantent.  

Je vous remercie. 

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