Il y a des moments où le sentiment d’urgence dépasse les logiques de courants, les prudences d’appareil et les faux consensus. Le congrès du Parti Socialiste qui s’ouvre est de ceux-là.
Avec Clovis Cassan, Paul Christophle, Fathia Keloua Hachi et d’autres camarades, nous avons décidé de prendre une initiative : celle de proposer une nouvelle contribution générale, que nous avons appelée Avenir socialiste. Une contribution de fond, collective, portée par une exigence simple mais forte : refonder un socialisme de combat, de rupture et de responsabilité.
Refuser le déclin, reconstruire l’essentiel
Nous partons d’un constat lucide, parfois brutal. La République sociale se délite. Les droits sociaux reculent. La démocratie se vide. Et l’extrême droite prospère, là où la gauche a déserté : les quartiers populaires, le monde du travail, la ruralité, la jeunesse.
Face à cela, notre réponse ne peut pas être un recyclage des discours d’hier ou un énième programme présidentiel hors-sol. Avenir socialiste propose autre chose : une refondation idéologique, ancrée dans le réel, portée par les luttes, structurée par une vision globale.
Ce n’est pas un manifeste nostalgique. C’est un appel à réinventer la gauche pour qu’elle parle à toute la société – pas par clientélisme, mais au nom de l’universel. Nous ne voulons pas additionner des revendications. Nous voulons formuler une promesse politique commune, capable d’entraîner.
Ce que nous assumons
Oui, nous assumons une ligne clairement à gauche. Oui, nous assumons de parler de transformation radicale, d’abolition du patriarcat, de rupture avec les dogmes néolibéraux, de reprise en main des biens communs, de démocratie directe, de laïcité émancipatrice, de refondation républicaine.
Et surtout, nous assumons une exigence méthodologique : refaire du Parti socialiste une force idéologique, pas un simple outil électoral. Cela veut dire : une université interne, des outils de formation, un média autonome, un ancrage dans les territoires et les mouvements sociaux. Cela veut dire redonner du sens à l’engagement, au débat, au militantisme.
Pourquoi maintenant
Nous ne voulons pas d’un congrès de plus, rythmé par des affrontements de personnes ou des compromis sans consistance. Nous pensons que le Parti socialiste ne se sauvera pas en jouant la partition de 2027 en solitaire. Il se sauvera en redevenant utile à la société, en donnant à voir une vision du monde cohérente, lisible, combative.
C’est ce que nous portons avec Avenir socialiste. Une contribution née d’un collectif, sans figure imposée, sans machine, mais avec une conviction profonde : la gauche ne regagnera les élections que si elle regagne d’abord le terrain des idées.
J’ai rejoint cette aventure parce qu’elle est exigeante, parce qu’elle parle de fond, parce qu’elle ne transige pas avec ses valeurs. Parce qu’elle est fidèle à ce que je crois être la vocation du socialisme : changer la vie, pas la commenter.