Le 30 avril dernier, à Pantin, un hommage a été rendu à Aboubacar Cissé.
Aboubacar a été assassiné dans un lieu de culte. Il y a été tué parce qu’il était musulman. Ce crime, profondément abject, nous rappelle que les logiques de haine et de rejet sont toujours bien présentes dans notre société. Ce n’est pas un fait divers. C’est un symptôme d’un mal plus profond.
Ce meurtre odieux résonne avec d’autres. Avec celui de Mireille Knoll, assassinée parce qu’elle était juive. Avec les 137 femmes tuées en France en 2024 parce qu’elles étaient femmes. Avec tant d’autres visages, tant d’autres noms que l’on n’oublie pas. Toutes et tous victimes de ce que notre société laisse encore prospérer : le racisme, l’antisémitisme, les LGBTphobies, le sexisme, l’islamophobie.
Ces violences ne surgissent pas de nulle part. Elles prennent racine dans des mots, dans des idées, dans des silences. Elles grandissent au cœur d’un climat public délétère, où des éditorialistes recyclent des discours de haine à longueur d’antenne, où des responsables politiques désignent des boucs émissaires. Ces discours sont le terreau de la violence. Ils fracturent la société.
Face à cela, notre devoir est clair.
Nous devons nous tenir debout. Refuser la banalisation. Refuser l’indifférence. Nous devons affirmer, avec force, que combattre la haine n’est pas un combat marginal mais un combat universaliste pour la République, celle qui n’exclut pas, qui ne sélectionne pas ses morts dignes d’hommage.
Combattre l’islamophobie, ce n’est pas faire un pas de côté vis-à-vis de la République. C’est, au contraire, la défendre dans ce qu’elle a de plus essentiel : l’égalité, la fraternité et la liberté pour toutes et tous.
Ne nous résignons pas. N’attendons pas le prochain nom, le prochain visage. Organisons-nous. Dénonçons. C’est ensemble que nous pourrons faire reculer la haine, et faire vivre une République réellement fraternelle.